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céder votre chaire, les conditions que vous aviez imposées étant toutes remplies dans cet ouvrage. »

On trouve dans le traité que nous venons d’analyser, les idées que Kepler s’était formées sur les causes physiques des mouvements célestes.

Si l’on se reporte à époque où l’ouvrage fut écrit, on reconnaîtra la profondeur et la rare perspicacité du génie de l’auteur.

Nous ne ferons que quelques citations, empruntées pour la plupart à un des historiens de l’astronomie. Toute substance corporelle, en tant que corporelle, resterait en repos en tout lieu où elle serait solitaire, c’est-à-dire hors de la sphère d’activité d’un autre corps. Le mouvement rectiligne est le seul naturel et non pas le mouvement circulaire, comme le prétendaient les astronomes. Ces deux propositions réunies constituent à peu près le principe de l’inertie adopté par tous les mécaniciens modernes.

La gravité est une affection corporelle et réciproque entre deux corps de même espèce. Elle les porte à se réunir mais la Terre attire une pierre beaucoup plus que la pierre n’attire la Terre.

Si la Lune et la Terre supposées de même densité n’étaient pas retenues par une force animale ou autre force équipollente, chacune dans son propre circuit, la Terre monterait vers la Lune de la 54° partie de l’intervalle, la Lune descendrait vers la Terre des 53 parties restantes ; et là, elles se réuniraient.

Si la Terre cessait d’attirer ses eaux, toute la mer s’élèverait et se réunirait à la Lune. Si la sphère de force attractive de la Lune s’étend jusqu’à la Terre, à plus forte