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Dalberg, le coadjuteur de Mayence, évêque de Ratisbonne, fit élever à Kepler, dans un bosquet dépendant du Jardin botanique de Ratisbonne, un temple d’ordre dorique de dix mètres de haut. Le buste et les bas-reliefs sont d’un célèbre sculpteur de Stuttgard. Ceci rappelle ces vers de Voltaire :

Quand dans la tombe un pauvre homme est Inclus,
Qu’importe un bruit, un nom qu’il n’entend plus ?
L’ombre de Pope avec les rois repose,
Un peuple entier fait son apothéose
Et son nom vole a l’immortalité :
De son vivant il fut persécuté.

Nous avons raconté tous les mauvais traitements que Kepler endura pendant sa vie, ajoutons qu’au moment de sa mort les princes qu’il servit même dans leurs caprices, lui devaient 29,000 florins.

Les tristes détails qu’on vient de lire assigneraient à la biographie de Kepler une place à part dans le martyrologe de la science. Ils me permettront en tout cas d’aborder avec moins d’embarras, les parties un peu obscures de la carrière de ce grand homme.

Kepler, a-t-on prétendu, croyait aux horoscopes ; on serait plus exact en disant qu’à la demande instante des souverains sous le gouvernement desquels sa vie se passa, il fit des prédictions ; mais il ne s’expliqua jamais à ce sujet avec la clarté qu’il sut mettre dans ses autres publications.

« Les hommes se trompent, dit-il, lorsqu’ils croient que c’est des astres que dérivent les choses d’ici-bas. Les astres ne nous envoient rien que de la lumière, mais,