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payait pas : « Je perd mon temps ; écrivait-il, à la porte des trésoriers de la couronne et à mendier. »

Une circonstance consola Kepler de tous ces déboires, ce fut la libre disposition qu’il eut dès ce moment des observations originales de Tycho, et la possibilité d’y chercher le secret des mouvements planétaires.

Dans l’année 1611 Kepler perdit trois enfants, ainsi que sa femme devenue d’abord épileptique, puis folle. Au nombre des ennuis qu’il eut à endurer nous devons ranger les exigences de l’empereur et d’une foule d’autres princes fort avides d’horoscopes, et la demande qu’ils en faisaient à toutes occasions au célèbre astronome.

Après la mort de l’Empereur Rodolphe, son successeur, l’empereur Mathias, appela Kepler, en 1613, à la diète de Ratisbonne, pour l’aider à régler la correction du calendrier que les protestants rejetaient en la qualifiant d’odieuse, et, ce qui était bien pis à cette époque, de papale.

Quoiqu’il se trouvât dans la suite du souverain, Kepler était obligé, pour vivre, de composer de petits calendriers renfermant des pronostics : les arrérages qui lui étaient dus à cette époque se montaient à 12,000 écus.

Apres avoir plaidé à la diète la cause de la réforme, Kepler se vit forcé d’accepter une chaire de mathématiques au gymnase de Linz. Il y contracta un second mariage avec la belle Susanne Rettinger, dont il eut sept enfants.

Son bonheur intérieur fut de peu de durée.

Les prêtres catholiques de Linz et les prêtres protestants du Wurtemberg lancèrent simultanément contre lui