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analyses de Théodore de Saussure exécutées sur de l’air pris au Col du Géant, qu’à la hauteur de cette montagne, l’air contient la même proportion d’oxygène que celui de la plaine. Les analyses eudiométriques de Gay-Lussac, faites avec le plus grand soin sur l’air recueilli à 6,636 mètres de hauteur, établirent que l’air de ces hautes régions était non-seulement composé en oxygène et en azote comme celui qu’on aurait pris à la surface de la terre, mais encore qu’il ne renfermait pas un atome d’hydrogène.

Il n’est pas nécessaire d’insister ici sur l’importance de ces résultats ; ils montrèrent le vague des explications que donnaient alors les météorologistes, des étoiles filantes et autres phénomènes atmosphériques.

Les lignes suivantes, extraites de la relation de Gay-Lussac, mettent sur la voie de l’explication véritable du malaise que les voyageurs les plus vigoureux éprouvent en gravissant des pics élevés tels que le Mont-Blanc.

« Parvenu au point le plus haut de mon ascension, à 7,016 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, dit le courageux physicien, ma respiration était sensiblement gênée ; mais j’étais encore bien loin d’éprouver un malaise assez désagréable pour m’engager à descendre. Mon pouls et ma respiration étaient très-accélérés : respirant très-fréquemment dans un air d’une extrême sécheresse, je ne dois pas être surpris d’avoir eu le gosier si sec, qu’il m’était pénible d’avaler du pain. »

Passons maintenant à l’expérience qui fut le motif principal des deux voyages aérostatiques entrepris sous les auspices de la première classe de l’Institut. Il s’agis-