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introduit la réfraction dans la discussion des observations astronomiques.

En s’occupant de la Lune, Tycho constata que la théorie de Ptolémée ne représentait pas les observations ; il vit qu’il y avait, dans le mouvement de cet astre autour de la Terre, une inégalité très-sensible surtout dans les octants, car elle s’élevait alors à environ  ; elle était additive dans le premier et le quatrième octant, soustractive dans les deux autres.

C’est l’inégalité qu’on a appelée variation, l’une des plus grandes découvertes de l’astronomie moderne[1].

Tycho porta une attention toute spéciale sur les variations périodiques de l’inclinaison de l’orbe lunaire par rapport à l’écliptique, et en assigna jusqu’à un certain point les lois. On lui doit aussi des remarques précieuses sur les perturbations qu’éprouvent les nœuds de l’orbite lunaire dans leur rétrogradation générale, et mieux encore les déterminations des parallaxes de notre satellite qui, bien qu’affectées encore d’assez graves erreurs, sont beaucoup plus exactes que toutes celles des prédécesseurs de l’astronome d’Uranibourg.

Une place prééminente doit être réservée au travail de Tycho sur la détermination des ascensions droites et des déclinaisons des étoiles, en d’autres termes, aux efforts qui amenèrent la construction de son célèbre catalogue.

  1. M. Sédillot a cru récemment trouver dans un manuscrit que cette découverte doit être attribuée à Aboul-Wéfa. (Voyez dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences, une analyse de la discussion qui s’est élevée à ce sujet entre M. Blot et le savant orientaliste.)