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présent à Tycho-Brahé par le roi Jacques VI, pendant la visite qu’il fit à Uranibourg. Walckendorp leur donna des coups de pied. Tycho prit le parti de ses chiens, une dispute s’ensuivit, et de là l’inimitié qui a eu de si fatales conséquences pour l’astronomie.

Uranibourg renfermait un laboratoire de chimie où Tycho préparait des médicaments qu’il distribuait gratuitement aux pauvres. On dit que cette circonstance indisposa les médecins de Copenhague, lesquels joignirent leur clameur à celles de la noblesse. Je désire, pour l’honneur de l’art médical, que le fait soit controuvé.

Le grand astronome quitta l’ile d’Hween avec tous ses instruments et les six enfants qui lui restaient ; il se rendit en Danemark, où on ne lui permit pas de s’établir convenablement. Bientôt après il passa en Allemagne. L’empereur Rodolphe II lui fit une position brillante dont il ne profita pas longtemps.

Il mourut d’une rétention d’urine, le 24 octobre 1601, dans sa cinquante-cinquième année. Tycho avait déjà ressenti de légères atteintes de cette infirmité quelque temps auparavant ; on raconte qu’elle prit beaucoup de gravité un jour que, faisant une longue promenade avec l’Empereur, il crut ne pas devoir, par respect, se séparer de la compagnie de son souverain. Si l’anecdote est vraie, Tycho. Brahé devra être rangé parmi les victimes de l’étiquette[1].

  1. Voici une autre relation rapportée par les auteurs du temps « Tycho dinait le 13 octobre 1601 chez M. Rosenberg ; on but beaucoup ; Tycho sentait la tension de sa vessie mais il préféra, dit-on, la civilité à la santé. De retour chez lui il ne put uriner. L’indisposition continua et lui causait des douleurs très-vives. De là les insomnies, la fièvre, le délire, Les médecins ne purent obtenir de lui