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astronomique qui porte le nom de son auteur, et des questions variées qui s’y rattachent ; on y trouve aussi une description de tous les instruments qui, suivant Ptolémée, étaient nécessaires à l’observateur qui voulait perfectionner la science.

Lorsque des astronomes se livrèrent à une étude minutieuse de l’Almageste, non pour apprendre simplement quelle était l’étendue des connaissances des Grecs sur l’astronomie, mais pour y puiser les éléments de nouvelles discussions, la réputation de Ptolémée reçut les plus grandes atteintes. Kepler, qui le premier vit combien il était difficile de concilier plusieurs des résultats de Ptolémée avec les observations modernes, ne voulut pas s’attaquer à la renommée jusque-là intacte de l’astronome d’Alexandrie. Il supposa qu’en quinze siècles il était arrivé dans le ciel de grandes perturbations. Mais Halley, Lemonnier, Lalande, Delambre, n’usèrent pas d’un tel ménagement ; ils accusèrent Ptolémée d’avoir falsifié les observations anciennes d’Hipparque et quelquefois de se les être appropriées ; d’avoir dissimulé avec soin celles des observations qui ne s’accordaient pas avec ses théories. Quoi qu’il en soit de ce débat, durant lequel des opinions contradictoires ont été soutenues par des hommes du premier mérite, il est certain qu’une de ses conséquences a été de faire descendre Ptolémée du rang que l’antiquité lui avait assigné et de donner la première place au vieux Hipparque.

Les nombreux écrits de Ptolémée dont il nous resterait à parler, ne sont arrivés à la connaissance des modernes que par des traductions arabes. Nous ne mentionnerons