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MALUS.

Il ne remorquait pas qu’en reconnaissant, en 1811, l’insuffisance de sa théorie, Thomas Young avait eu le soin de dire que rien jusqu’alors, même après la découverte de la polarisation, n’en prouvait la fausseté.

INVENTION DU GONIOMÈTRE.

Les théories physiques et les méthodes d’expérimentation réagissent les unes sur les autres. Les premières ne peuvent se perfectionner sans amener aussitôt une amélioration correspondante dans les secondes. À mesure que les idées cristallographiques de Haüy acquéraient plus de rigueur, on sentit la nécessité d’appliquer à la mesure des angles dos cristaux, des procédés de plus en plus exacts.

Wollaston satisfit à ce besoin par l’invention du goniomètre à réflexion, qui porte son nom. Malus ajouta à la perfection de l’instrument anglais en le rendant répétiteur. Il voulait pouvoir ainsi compenser les erreurs de pointé par des observations successives, et se rendre indépendant des inexactitudes que l’artiste avait pu commettre en divisant les cercles. Malheureusement les cristaux naturels sur lesquels il est possible d’appliquer avec avantage le principe de la répétition, sont très-peu communs. Mais la méthode conserve toute sa valeur théorique lorsqu’il s’agit, pour les usages de l’optique., de mesurer les angles de prisme formés par des plans bien dresses et exactement polis.

Il est toutefois juste de dire que l’idée d’employer ta réflexion de la lumière pour les mesures des angles, appartient au célèbre physicien Lambert.