Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
MALUS.

Les rayons réfléchis sur l’eau, sur le verre, dans les angles qui précèdent ou qui suivent l’angle de polarisation complète, sont partiellement polarisés, et d’autant plus que l’angle de leur inclinaison avec la surface réfléchissante s’approche davantage de 35° ou de 36°.

Malus avait trouvé que les rayons réfléchis par des métaux ne sont pas polarisés, même partiellement ; mais c’était une légère erreur, qui a été plus tard rectifiée.

Après ses premières recherches, Malus croyait que la réflexion sur certaines substances diaphanes et opaques était, en dehors de la double réfraction, le seul moyen de polariser la lumière.

À la fin de 1809, ses vues à ce sujet prirent une grande extension ; il reconnut en effet, expérimentalement, que la lumière qui passe à travers une lame de verre offre, sous des inclinaisons convenables, des traces évidentes d’une polarisation partielle, et que si l’on forme une pile de lames, le rayon naturel qui la traverse est complétement polarisé à sa sortie.

Il ne manqua pas de remarquer que la polarisation du rayon était dans ce cas inverse de celle dont aurait été affecté, dans les mêmes circonstances, le rayon réfléchi ; en sorte que, si celui-ci pouvait être identifié avec le rayon ordinaire provenant d’un cristal placé dans une certaine position, l’autre, ou le faisceau transmis par la pile de lames de verre, ressemblerait au rayon extraordinaire de ce même cristal.

Il ne peut entrer dans notre plan d’indiquer ni les conséquences détaillées et très-curieuses que Malus déduisit de ses expériences, ni les perfectionnements qu’elles