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régularité et une exactitude qui ont toujours fait l’admiration des connaisseurs. Le créateur de ce vaste établissement est M. Arnoux, de la promotion de 1811.

M. Arnoux, dont nous venons d’écrire le nom, sera toujours honorablement cité dans l’histoire des chemins de fer pour l’invention de ses trains articulés. À l’aide de cette invention très-ingénieuse, les locomotives et les wagons peuvent se prêter à la circulation dans les routes les plus sinueuses, comme on le voit dans le chemin de fer de Paris à Sceaux. Peut-être l’habitude prise et la routine ont-elles seules empêché jusqu’ici ce système de se généraliser ; en tout cas, il restera comme un témoignage vivant du génie inventif de son auteur.

S’il est une manufacture de machines qui puisse entrer sans désavantage en parallèle avec les plus grands établissements du même genre dont s’enorgueillissent nos voisins d’Outre-Manche, c’est sans contredit l’usine d’Indret, située dans une île de la Loire, à quelque distance de Nantes. À Indret, le visiteur admire également et la puissance des moyens de travail, et la beauté des résultats obtenus, et la disposition intelligente qu’on a donnée à toutes les parties de ce vaste ensemble pour les faire concourir au même but. Eh bien, l’usine d’Indret a toujours vu à sa tête des élèves de l’École polytechnique choisis parmi ceux qui s’étaient montrés les plus forts en théorie.

Pour peu qu’on ait jeté un coup d’œil sur le matériel roulant d’un chemin de fer, on a dû remarquer quel rôle essentiel y jouent les ressorts simples ou multiples. Cette partie importante de l’art n’avait pas, jusqu’à ces der-