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À cette critique exorbitante, si elle était tombée sous ses yeux, Ampère aurait répondu :

Qu’une classification naturelle des sciences serait le type sur lequel devraient scrupuleusement se modeler les sections d’un Institut qui prétendrait représenter l’universalité des connaissances humaines ;

Qu’une classification naturelle des sciences indiquerait les vraies coupures des divers dictionnaires d’une encyclopédie méthodique bien ordonnée ;

Qu’une classification naturelle des sciences présiderait à une distribution rationnelle des livres, dans les grandes bibliothèques, objet assez capital pour que Leibnitz l’ait étudié longtemps, et avec le plus grand soin ;

Qu’une classification naturelle des sciences ferait une heureuse révolution dans l’enseignement.

Tout cela est juste et vrai. Malheureusement les principes qui, à priori, semblaient devoir conduire aux classifications naturelles, ont assimilé, groupé, réuni les connaissances les plus disparates.

Si vous prenez l’arbre encyclopédique de Bacon et de d’Alembert, ce tableau fondé sur l’hypothèse, contre laquelle aucune objection ne s’était élevée, que l’intelligence humaine peut se réduire à trois seules facultés, la mémoire, la raison, l’imagination, vous serez conduit, dans la grande division des connaissances dépendantes de la mémoire, à placer l’histoire des minéraux et des végétaux avec l’histoire civile ; dans les sciences du domaine de la raison, la métaphysique sera associée à l’astronomie, à la morale, à la chimie.

Suivez Locke, ou plutôt Platon, et la théologie mar-