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lois des actions magnétiques étant les mêmes dans les deux théories, il est indifférent d’adopter l’une ou l’autre. Supposez la théorie d’Ampère vraie, et la terre, dans son ensemble, est inévitablement une vaste pile voltaïque, donnant lieu à des courants dirigés comme le mouvement diurne ; et le Mémoire où se trouve ce magnifique résultat, va prendre rang, sans désavantage, à côté des immortels travaux qui ont fait de notre globe une simple planète, un ellipsoïde aplati à ses pôles, un corps jadis incandescent dans toutes ses parties, incandescent encore aujourd’hui à de grandes profondeurs, mais ne conservant plus à sa surface aucune trace appréciable de cette chaleur d’origine.

On a prétendu que les belles conceptions d’Ampère, dont je viens de donner une analyse si détaillée, furent accueillies froidement ; on a dit que les géomètres et les physiciens français s’étaient montrés peu enclins à les admettre ou même à les étudier ; que l’Académie, à l’exception d’un seul de ses membres, dominée par des préventions, refusa longtemps de se rendre à l’évidence ?

Ces reproches sont arrivés au public par un organe éloquent et éminemment honorable. Je n’ai donc pas la liberté de les laisser sans réponse.

Les expériences d’Ampère, dès leur apparition, furent l’objet de critiques sévères que j’ai citées, et bientôt après d’une admiration universelle. Quant aux calculs compliqués et savants, aux déductions théoriques si délicates dont je viens d’essayer de vous faire entrevoir l’immense portée, ils ne pouvaient guère avoir que les géomètres pour juges compétents et éclairés. Or, est-il