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Le problème paraissait vraiment insoluble, lorsque notre confrère vit qu’il arriverait au but en observant divers états d’équilibre entre des fils conjonctifs de certaines formes placés les uns devant les autres. Le choix de ces formes était la chose capitale ; c’est en cela surtout que le génie d’Ampère va se manifester d’une manière éclatante.

Il enveloppe d’abord de soie deux portions égales d’un même fil conjonctif fixe ; il plie ce fil de manière que ses deux portions recouvertes viennent se juxta-poser, et soient traversées en sens contraire par le courant d’une certaine pile ; il s’assure que ce système de deux courants égaux, mais inverses, n’exerce aucune action sur le fil conjonctif le plus délicatement suspendu, et prouve ainsi que la force attractive d’un courant électrique donné est parfaitement égale à la force de répulsion qu’il exerce quand le sens de sa marche se trouve mathématiquement renversé.

Ampère suspend ensuite un fil conjonctif très-mobile, justement au milieu de l’intervalle compris entre deux fils conjonctifs fixes qui, étant traversés dans le même sens par un seul et même courant, doivent tous deux repousser le fil intermédiaire. L’un de ces fils fixe est droit, l’autre est plié, contourné, présente cent petites sinuosités. Établissons les communications nécessaires au jeu des courants, et le fil mobile intermédiaire s’arrêtera au milieu de l’intervalle des fils fixes, et si vous l’en écartez, il y reviendra de lui-même : tout est donc égal de part et d’autre. Un fil conjonctif droit et un fil conjonctif sinueux, quoique leurs longueurs développées puissent