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que les fils sur lesquels on opère appartiennent à deux piles différentes. En pliant et repliant un seul fil conjonctif, on peut faire en sorte que deux de ses portions en regard soient traversées par le courant électrique, ou dans le même sens, ou dans des sens opposés. Les phénomènes sont alors absolument identiques à ceux qui résultent des courants provenant de deux sources distinctes.

Dès leur naissance, les phénomènes d’Œrsted avaient été justement appelés électro-magnétiques. Ceux d’Ampère, puisque l’aimant n’y joue aucun rôle direct, durent prendre le nom plus général de phénomènes électrodynamiques.

Les expériences du savant français n’échappèrent pas, dans les premiers moments, aux critiques que l’envie réserve à tout ce qui a de la nouveauté, de l’importance, de l’avenir. On voulut d’abord ne voir, dans les attractions et les répulsions des courants, qu’une modification à peine sensible des attractions et des répulsions électriques ordinaires, connues depuis le temps de Dufay. Sur ce point, les réponses de notre confrère furent promptes, décisives.

Les corps semblablement électrisés se repoussent ; les courants semblables s’attirent. Les corps inversement électrisés s’attirent ; les courants inverses se repoussent.

Deux corps semblablement électrisés s’écartent l’un de l’autre, dès le moment qu’ils se sont touchés ; deux fils traversés par des courants semblables, restent attachés comme deux aimants, si on les amène au contact.

Aucun subterfuge au monde n’aurait pu résister à cette argumentation serrée.