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à parler des excellentes observations de toute nature que Duhamel du Monceau avait faites à Denainvilliers, observations agricoles, de sylviculture, et de météorologie, Poisson ne manquait jamais de dire : « Vous remarquerez, Messieurs, que Denainvilliers est comme la banlieue de Pithiviers. »

Ainsi, par le talent comme par le cœur, quoi qu’on en ait dit, Poisson était bien digne du monument que ses compatriotes vont lui consacrer !



MORT DE POISSON.


Poisson mourut le 25 avril 1840, à cinq heures du matin, dans sa cinquante-neuvième année, entouré des soins incessants et tendres d’une famille qui l’adorait. Ce triste événement aurait sans doute pu être retardé si notre confrère avait montré plus de déférence pour les prescriptions de la médecine et les prières de l’amitié ; s’il eût consenti à s’interdire pendant quelque temps toute contention d’esprit. Mais pouvait-on obtenir quelque concession à ce sujet, de celui qui avait l’habitude de dire : « La vie n’est bonne qu’à deux choses : à faire des mathématiques et à les professer. » Poisson d’ailleurs, avait conçu la pensée qui le dominait entièrement, de léguer à son pays un traité complet de physique mathématique, et il voyait avec chagrin l’immensité des questions qu’il avait encore à traiter, et le peu de jours dont il pourrait disposer pour achever son œuvre.

Le nombreux concours de personnes de toutes les opinions qui accompagna les restes inanimés de notre