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quatre enfants, deux filles et deux garçons. Sa fille aînée, qui lui a peu survécu, a été mariée à M. Alfred de Wailly, si connu et si bien apprécié de la jeunesse de nos écoles. Le fils aîné est officier d’artillerie, et s’est déjà fait distinguer en Algérie ; sa seconde fille a récemment épousé le fils d’un colonel de la même arme sorti de l’École polytechnique ; son second fils est employé dans l’administration des finances.

Ces détails pourraient paraître minutieux, si l’on ne songeait qu’il s’agit de la famille d’une des plus grandes illustrations scientifiques de notre pays et de notre siècle.

Pithiviers va élever, par souscription, une statue à la mémoire du plus illustre de ses enfants. L’idée de cette souscription a été bien accueillie dans le département du Loiret, malgré l’opposition de quelques individus qui ont cherché à tromper le public et à se tromper eux-mêmes sur leur petit nombre par l’activité, l’hypocrisie, le jésuitisme de leurs démarches. Ces hommes, que la gloire d’autrui importune, disaient avoir découvert que Poisson n’était pas retourné une seule fois sous le toit paternel depuis le jour où il se rendit à l’École polytechnique, et ils en tiraient la conséquence que notre confrère n’avait conservé aucune sympathie pour sa ville natale. « Ce n’est pas lui, disaient-ils, qui se serait écrié comme Tancrède, rentrant à Syracuse :

À tous les cœurs bien nés que la patrie est chère !


Il appartient à ceux qui vécurent dans l’intimité de Poisson de rectifier ces fausses appréciations, appuyées