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rer qu’il l’a atteint ; mais était-ce un motif pour autoriser l’illustre géomètre à donner à son ouvrage, dans un moment d’humeur, presque identiquement le titre que porte le traité de son prédécesseur ? Je ne le pense pas. Attachons-nous à renfermer nos débats dans le sein des académies ; c’est là seulement qu’ils peuvent être utiles. Il y a toujours dans le public des individus qui cherchent à tout envenimer ; ils saisissent avec empressement l’occasion qui leur est offerte de mêler leur nom inconnu à celui des hommes supérieurs momentanément séparés par des difficultés scientifiques. Ces parasites de la pire espèce ont constamment nui à la tranquillité des savants et aux progrès de leurs études.

Ce n’est pas seulement sur la manière d’établir les équations du mouvement de la chaleur que les deux grands géomètres diffèrent ; on trouve entre eux des discordances radicales, particulièrement à l’égard d’une des plus importantes conséquences de cette théorie.

Fourier avait déduit de ses formules que si la terre, depuis l’origine des choses, n’avait reçu de chaleur que du soleil, on trouverait, en pénétrant dans sa masse, à une profondeur suffisante, une température constante à toutes les époques de l’année, ce qui est conforme aux observations. À la profondeur des souterrains de l’Observatoire, à 28 mètres au-dessous du sol, il n’y a ni hiver ni été : le thermomètre marque le même degré, et cela jusqu’à la précision des centièmes, dans toutes les saisons et dans toutes les années.

Il résulte également des calculs de Fourier que, dans la même hypothèse, la température des couches infé-