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esprits que Laplace et Poisson. Il y va de l’honneur de la science.

À une époque où chaque savant restait étroitement cantonné dans l’objet spécial de ses études et méprisait inconsidérément tout autre objet de recherche, Becker, le chimiste, s’écriait en parlant des physiciens : « Que voulez-vous qu’ils découvrent d’utile, d’important ? Ils ne font que lécher la surface des corps ! » Ce reproche, que j’appellerai bien peu léché, si un jeu de mot pouvait m’être permis ici, ne s’appliquera pas aux travaux de Poisson sur la capillarité ; notre illustre confrère a prétendu, en effet, comme on l’a vu, établir par le calcul des différences intimes entre l’intérieur et la surface des liquides. Il est vrai que ces différences de constitution devant se faire sentir dans des épaisseurs presque évanouissantes, ne semblent pas pouvoir être constatées expérimentalement ; mais les phénomènes d’optique, dans leur variété infinie, fourniront des moyens de soumettre les conceptions de Poisson à des vérifications de faits sur lesquels le temps qui m’est accordé ne me permet pas d’entrer ici dans des développements circonstanciés.



LOIS DE L’ÉQUILIBRE DES SURFACES ÉLASTIQES

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Presque tous les grands géomètres du xviiie siècle se sont occupés du problème des cordes vibrantes ; un très petit nombre, au contraire, étendit ses recherches jusqu’à la question plus compliquée de l’équilibre et du mouvement des surfaces élastiques ; des difficultés d’analyse les obligèrent même de faire sur la constitution de ces corps