Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/636

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la majorité de sept voix contre cinq, est un cinquantième ; en sorte que la proportion des accusés non coupables, qui seraient condamnés annuellement à cette majorité, s’élèverait à un sur cinquante. Il faut remarquer toutefois que les auteurs des traités de probabilité établissent entre les accusés coupables et les accusés condamnables une distinction essentielle, mais sur laquelle je ne pourrais m’arrêter ici sans dépasser les bornes qui me sont prescrites.

Poisson préludait à ses grands travaux sur le calcul des probabilités, appliqué aux décisions des tribunaux, par l’examen d’une question spéciale, relative à la proportion des naissances des filles et des garçons. Tel est le titre du Mémoire qu’il fut à l’Académie, au commencement de 1829.

Avant d’indiquer les conséquences des savants calculs de Poisson, citons d’abord les résultats qu’il a déduits de la discussion d’une longue suite d’observations.

On sait, depuis longtemps, qu’en France il naît plus de garçons que de filles ; mais on peut se demander si le rapport des deux nombres a été exactement déterminé. Poisson trouvait qu’à quinze naissances féminines correspondent seize naissances masculines. Anciennement, on s’était arrêté au rapport de vingt et un à vingt-deux.

Le rapport de quinze à seize est le même dans toute l’étendue de la France.

Si l’on considère isolément les enfants nés hors du mariage, les enfants naturels, on trouve une anomalie dans cette classe : le nombre des naissances féminines diffère moins de celui des naissances masculines que dans