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ans, son intelligence s’était portée avec le même succès sur toutes les branches des connaissances humaines, y compris la géométrie transcendante. La suite n’avait pas démenti ces commencements précoces. L’enfant extraordinaire était en 1798 à la tête des archéologues ; ses rivaux eux-mêmes disaient que personne dans le monde entier ne connaissait mieux l’antiquité. On le citait encore comme un des caractères les plus honorables de l’Italie. Je n’ai pas besoin d’en dire davantage ; qui n’a déjà nommé Ennius-Quirinus Visconti, notre ancien confrère de l’Académie des inscriptions ? Eh bien ! Ennius-Quirinus Visconti fut le premier des consuls nommés par les commissaires du Directoire.

Le choix des quatre collègues de Visconti pourrait être également justifié. Plusieurs fois nos confrères, il faut bien l’avouer, firent des nominations qui ne répondirent pas aussi bien à leur attente, quoiqu’elles eussent été dictées, en quelque sorte, par la voix publique ; mais les citoyens avaient-ils eu réellement l’occasion de s’apprécier les uns les autres pendant le gouvernement papal ? Pouvait-on savoir d’avance qui montrerait de l’ardeur, de l’activité ? qui, au contraire, s’abandonnerait au dolce far niente ?

La jeunesse italienne, aujourd’hui fort régénérée, refuse de reconnaître que la proverbiale apathie des pays chauds ait nui à Rome, en 1798, au jeu des institutions républicaines. Les commissaires français professaient l’opinion toute contraire, et s’appuyaient sur des faits irrécusables. Qu’on lise leur correspondance, et l’on y trouvera, par exemple, que le médecin Corona, un des