Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/530

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tées ; proclamons, au contraire, bien haut que tout se tient dans le domaine de l’intelligence ; qu’il n’est pas plus séant au littérateur de se débarrasser (l’expression n’est pas de moi) de l’étude des sciences exactes qu’au savant de se débarrasser des études littéraires. Ne souffrons pas qu’on assigne, par exemple, un rang secondaire à la science qui, après avoir combattu victorieusement les illusions nombreuses et invétérées de nos sens, a marqué en traits indélébiles la modeste place que le globe terrestre occupe dans l’univers ; qui a fait de tous les points lumineux connus des anciens sous le nom de planètes, des mondes semblables à la terre par leur forme.

Daunou, Monge et Florent, malgré l’éclat de leur mission, malgré la puissance, alors immense, de la République, dont ils étaient les mandataires, s’interdirent à Rome toute représentation. Les commissaires français s’étaient petitement logés dans les bâtiments de notre ancienne académie de peinture ; ils mangeaient ensemble. Leurs modestes repas ne ressemblaient à ceux du château de Passeriano qu’en un point : Monge, toujours enthousiaste de la Marseillaise, la chantait chaque jour à pleine voix avant de se mettre à table.

Les défauts de la Constitution de l’an iii, de la Constitution offerte, ne sauraient concerner nos confrères : le thème leur était imposé. Ajoutons qu’ils firent sans difficulté, dans les questions de forme, les concessions que l’esprit des populations, que les moeurs, les habitudes parurent rendre nécessaires. Trouve-t-on, par exemple, que la traduction italienne des mots : directeurs, conseil des Cinq-Cents, conseil des Anciens sonne mal sur les