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d’une école centrale des travaux publics, du mode d’examen de ceux qui seraient appelés à en suivre les leçons. »

Au temps dont nous parlons, les décrets n’étaient jamais une lettre morte. Pour répondre aux ordres de la Convention, la commission des travaux publics choisit, au Palais-Bourbon, le local où la nouvelle école serait installée ; elle le fit approprier à cette destination, et, puisant à pleines mains dans des dépôts publics, elle forma un cabinet de minéralogie, un cabinet de physique, un cabinet de modèles, une bibliothèque et une riche collection de gravures et de rondes bosses pour le dessin d’imitation. Vingt-cinq artistes travaillèrent, nuit et jour, à l’exécution des épures qui devaient servir à l’enseignement de la géométrie descriptive. Il restait à assurer par une loi l’allocation annuelle de la somme considérable sans laquelle ces immenses préparatifs n’auraient pas eu de résultat ; il restait à trouver, à faire adopter pour la nouvelle école une organisation forte, satisfaisant par sa libéralité à des principes, à des droits sur lesquels le public avait des idées très-arrêtées, et qui, du point de vue des études, primât toutes les institutions connues. Tel fut l’objet du projet de loi que le comité de salut public fit présenter par Fourcroy, un de ses membres, à la Convention nationale. Le rapport du célèbre chimiste était écrit avec une grande lucidité. La loi passa le 28 septembre 1794 (7 vendémiaire an iii) sans aucune opposition.

La loi d’organisation de l’École des travaux publics, nommée plus tard École polytechnique, fut rendue sur le rapport de Fourcroy. Le savant conventionnel est donc