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thématiques et sur la physique. L’exécution graphique des plans de navires était seule soumise à un contrôle officiel et régulier. Hâtons-nous de le déclarer, ce qu’une pareille organisation offrait de défectueux était corrigé en partie par les exercices pratiques faits chaque année dans les chantiers de nos ports de guerre, surtout par l’influence toujours féconde d’examens, disons mieux, de concours d’entrée et de sortie.

Avant la Révolution, le service des mines n’avait en France qu’une importance très-médiocre. La mode, ce tyran aveugle et tout-puissant dans notre pays, conduisait d’ailleurs à l’étranger la plupart de ceux qui aspiraient au titre d’ingénieur. En encourageant cette tendance, le gouvernement condamnait sa propre école. Aussi, quoiqu’elle renfermât presque autant de professeurs que d’élèves, ne fit-elle que végéter.

Les ingénieurs-géographes échapperont, par une raison singulière, au genre d’investigation que je me suis imposé : ils s’étaient décidés, eux, à n’avoir point d’école, à s’abandonner, pour le recrutement de leur corps, à ce qui, de tout temps, occupa une bien grande place dans les événements heureux ou malheureux dont notre pays fut le théâtre : au hasard. Du point de vue rétréci de l’intérêt ou de l’amour-propre, les géographes paraîtront moins inconséquents qu’on ne pourrait le croire. Pourquoi se seraient-ils imposé des études délicates, pénibles, lorsque l’autorité leur avait accordé un droit absolu, exclusif, sur toute opération ayant trait à la géodésie, à la géographie ; lorsque les officiers du génie, à qui on enseignait ces sciences à Mézières, étaient obligés, aux termes d’une