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côté de la ville, manœuvre qui semblait plutôt destinée à cerner le rassemblement qu’à le disperser ; d’avoir ordonné à la garde nationale de charger les armes, déjà sur la place de Grève ; d’avoir fait tirer avant les trois sommations voulues, et sur les personnes placées autour de l’autel de la patrie, tandis que les pierres et le coup de pistolet, qui semblèrent motiver cette exécution sanglante, étaient partis des gradins ou banquettes ; d’avoir laissé poursuivre, fusiller et sabrer des personnes qui fuyaient du côté de l’École Militaire, ou même qui s’étaient précipitées dans la Seine.

Ill résulte avec évidence d’une publication de Bailly, de ses réponses aux questions du président du tribunal révolutionnaire, des écrits de l’époque :

Que le maire de Paris ne donna point d’ordre pour le rassemblement des troupes le 17 juillet ; qu’il n’avait eu, ce jour-là, aucune conférence avec l’autorité militaire ; que, s’il fut adopté des dispositions blâmables et contraires à la loi, quant à la place de la cavalerie, du drapeau rouge et du corps municipal, dans la colonne marchant sur le Champ-de-Mars, on ne pouvait, sans injustice, les lui imputer ; que Bailly ignorait si les gardes nationaux avaient chargé leurs fusils à balle avant de quitter la place de l’Hôtel de Ville ; qu’il ignorait aussi jusqu’à l’existence du drapeau rouge dont les petites dimensions lui furent tant reprochées ; que la garde nationale tira sans son ordre ; qu’il fit tous ses efforts pour faire cesser le feu, arrêter la poursuite et reprendre les rangs ; qu’il félicita la troupe de ligne, laquelle, entrée sous le commandement d’Hulin par la grille de l’École Militaire,