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tialement dans ses phases essentielles, présente quelques problèmes très-simples :

Une pétition, rédigée le 17 juillet 1791, contre un décret rendu le 15 à l’Assemblée constituante, était-elle illégale ?

En se réunissant au Champ-de-Mars, les pétitionnaires avaient-ils violé quelque loi ?

Pouvait-on leur imputer deux assassinats commis dans la matinée ?

Des projets de désordre, de rébellion, s’étaient-ils manifestés avec assez d’évidence pour justifier la proclamation, et surtout la mise en action de la loi martiale ?

Je le dis, Messieurs, avec une profonde douleur, ces problèmes seront résolus négativement par quiconque prendra la peine d’analyser sans passion, sans idées préconçues, des documents authentiques qu’on semble, en général, avoir pris à tâche de laisser dans l’oubli. Je me hâte d’ajouter, qu’en posant la question intentionnelle, Bailly restera, après cet examen, tout aussi humain, tout aussi honorable, tout aussi pur que nous l’avons trouvé dans les autres phases d’une vie privée et publique qui pouvait servir de modèle.

Aux plus belles époques de l’Assemblée nationale, personne, dans son sein, n’aurait osé soutenir que rédiger, que signer une pétition, quel qu’en pût être l’objet, étaient des actes de rébellion. Jamais, alors, le président de cette grande Assemblée n’eût appelé la haine, la vindicte publique, une répression sanglante, sur ceux qui prétendaient, disait Charles Lameth dans la séance du 16 juillet, « opposer leur volonté individuelle à la loi,