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est du 14 juillet ; Bailly fut nommé le sur lendemain.

J’adresserai la même remarque aux auteurs d’un Dictionnaire biographique encore plus moderne, et dans lequel on parle des efforts impuissants que fit Bailly pour empêcher la multitude de massacrer le gouverneur de la Bastille (de Launay). Bailly n’eut point d’effort à tenter ; il était à Versailles ; aucun devoir ne l’appelait à Paris, dont il ne devint maire que le sur lendemain de la prise de la forteresse. Les erreurs qu’on aurait évitées en mettant deux dates en regard sont vraiment inexcusables.

Beaucoup de personnes, très-peu au fait de l’histoire contemporaine, imaginent que pendant toute la durée de l’administration de Bailly, Paris fut un vrai coupe-gorge. Voilà le roman ; voici la vérité :

Bailly fut maire pendant deux ans et quatre mois. Dans cet intervalle, il y eut dans la capitale quatre assassinats politiques : ceux de Foulon et de Berthier de Sauvigny, son gendre, à l’Hôtel de Ville ; l’assassinat de M. Durocher, respectable officier de gendarmerie, tué à Chaillot d’un coup de fusil, en août 1789 ; celui d’un boulanger massacré dans une émeute au mois d’octobre de la même année. Je ne parle pas de l’assassinat de deux malheureux, au Champ-de-Mars, en juillet 1791, ce fait déplorable devant être examiné séparément.

Les individus coupables de l’assassinat du boulanger furent saisis, condamnés à mort et exécutés. La famille de la malheureuse victime devint l’objet des égards empressés de toutes les autorités et obtint une pension.

La mort de M. Durocher fut imputée à des soldats suisses en révolte.