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mette chapeau bas ! » Berthier obéit, mais Larivière se découvrit au même instant.

Tous les partis gagneraient à l’exécution d’un travail que j’appelle de tous mes vœux. Pour moi, je serais fâché, je l’avoue, de n’y point voir la réponse que fit à l’empereur François II un des nombreux officiers qui commirent la faute, si loyalement avouée depuis, dont personne aujourd’hui ne se rendrait coupable, d’aller joindre leurs armes à celles de l’étranger. Le prince autrichien, après son couronnement, affectait dans une revue de faire admirer à notre compatriote la belle tenue de ses troupes : « Voilà, s’écria-t-il enfin, de quoi bien battre les sans-culottes. — C’est ce qu’il faudra voir ! » repartit sur le-champ l’officier émigré.

Puissent ces citations porter quelque écrivain habile à ériger à la gloire de notre pays un monument qui nous manque ! Il y a là, ce me semble, de quoi tenter de légitimes ambitions. Plutarque ne s’est-il pas immortalisé en sauvant de l’oubli de nobles actions et de belles paroles ?



EXAMEN DE L’ADMINISTRATION DE BAILLY COMME MAIRE.


L’illustre maire de Paris n’eut le temps de pousser la rédaction de ses souvenirs que jusqu’à la date du 2 octobre 1789. L’analyse et l’appréciation des événements postérieurs à cette époque resteront dépourvues de la sanction imposante, pure comme la vertu, nette et précise comme la vérité, que je trouvais sous la plume de notre confrère. Xénocrate, disent les historiens, célèbre chez les Grecs par son honnêteté, fut appelé à témoigner devant