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de prétendues expériences, destinées, disait-on, à renverser celles de Newton, sur l’inégale réfrangibilité des rayons de diverses couleurs, et l’explication de l’arc-en-ciel, etc., n’avaient absolument aucune valeur scientifique.

L’auteur ne se tint pas pour battu. Il conçut même la possibilité d’une revanche, et, profitant de ses relations avec le duc de Villeroy, gouverneur de la seconde ville du royaume, il fit mettre au concours, par l’Académie de Lyon, toutes les questions d’optique qui, depuis plusieurs années, étaient l’objet de ses élucubrations ; il fournit même de ses propres deniers, et sous un nom supposé, la valeur du prix.

Le prix si envié, si singulièrement proposé, ce fut, non le protégé du duc de Villeroy, mais l’astronome Flaugergues qui le remporta. À partir de ce moment, le pseudo-physicien devint l’ennemi acharné des corps scientifiques de l’univers entier, de quiconque portait le titre d’académicien. Mettant de côté toute honte, il ne se fit plus connaître, dans le champ de la philosophie naturelle, que par des expériences imaginaires, que par des jongleries ; il recourut à des pratiques méprisables, dans le but de jeter du louche sur les principes de la science les plus clairs, les plus avérés : témoin ces aiguilles métalliques, dont l’académicien Charles fit la découverte, et que le docteur étranger avait adroitement cachées dans un gâteau de résine, afin de contredire l’opinion commune sur la non-conductibilité électrique de cette substance.

Ces détails étaient nécessaires. Je ne pouvais me dispenser de caractériser le journaliste qui, par ses calom-