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qui pourraient être appelés à porter un œil investigateur sur l’ensemble de nos établissements de bienfaisance et d’humanité. Sans aucun doute, les abus, s’il en existe encore, n’ont, un à un, rien de comparable à ceux dont le rapport de Bailly fit justice ; mais serait-il impossible qu’ils eussent pullulé depuis un demi-siècle, et qu’à raison de leur multiplicité ils fissent encore d’énormes, de déplorables brèches dans le patrimoine des pauvres ? Je modifierai bien légèrement, Messieurs, les paroles qui terminent le premier rapport de notre illustre confrère, et je ne porterai nulle atteinte à leur sens intime, si je dis, en achevant cette longue analyse : « Chaque pauvre est aujourd’hui couché seul dans un lit, et il le doit principalement aux efforts habiles, persévérants, courageux, de l’Académie des sciences. Il faut que le pauvre le sache, et le pauvre ne l’oubliera pas. » Heureuse, Messieurs, heureuse l’Académie qui peut se parer de semblables souvenirs !



RAPPORT SUR LES ABATTOIRS.


Un coup d’œil attentif sur le passé a été de tout temps et dans tous les pays, le moyen infaillible de faire bien apprécier le présent. Lorsqu’on portera ce coup d’œil sur l’état sanitaire de Paris, le nom de Bailly se présentera de nouveau en première ligne parmi ceux des promoteurs d’une amélioration capitale que je signalerai en peu de mots.

Malgré de nombreux arrêts du parlement, malgré des règlements de police très-formels qui remontaient à