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Chez Lavoisier, la célèbre épreuve de la tasse donna des résultats analogues. De l’eau naturelle engendra quelquefois des convulsions ; de l’eau magnétisée n’en produisit pas.

Il faudrait vraiment renoncer à l’usage de sa raison pour ne pas trouver dans cet ensemble d’expériences, si bien ordonnées, la preuve que l’imagination seule peut produire tous les phénomènes observés autour du baquet mesmérien, et que les procédés magnétiques, dépouillés des illusions de l’imagination, sont absolument sans effet. Les commissaires, cependant, reprennent la question sous cette dernière face, multiplient les essais, s’entourent de toutes les précautions possibles, et donnent à leur conclusion l’évidence des démonstrations mathématiques. Ils établissent enfin, expérimentalement, qu’un jeu d’imagination peut tout aussi bien amener la cessation des crises que les engendrer.

Prévoyant bien que les personnes dont l’esprit est inerte ou paresseux, s’étonneraient du rôle capital que les expériences des commissaires assignaient à l’imagination dans la production des phénomènes magnétiques, Bailly leur montre : le saisissement amenant un grand désordre dans les voies digestives ; le chagrin donnant la jaunisse ; la crainte du feu rendant l’usage des jambes à des paralytiques ; une forte attention arrêtant le hoquet ; la frayeur faisant blanchir les cheveux en un instant, etc.

Les attouchements mis en pratique dans les traitements mesmériens, comme auxiliaires du magnétisme proprement dit, n’exigeaient aucune expérience directe, dès que l’agent principal, dès que le magnétisme avait dis