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Les commissaires durent donc se borner aux effets momentanés du fluide sur l’organisme animal.

Ils se soumirent d’abord eux-mêmes aux expériences, mais en usant d’une précaution importante. « Il n’y a point, dit Bailly, d’individu, dans l’état de la meilleure santé, qui, s’il voulait s’écouter attentivement, ne sentît au dedans de lui une infinité de mouvements et de variations, soit de douleur infiniment légère, soit de chaleur dans les différentes parties de son corps… Ces variations, qui ont lieu dans tous les temps, sont indépendantes du magnétisme… Le premier soin des commissaires a dû être de ne pas se rendre trop attentifs à ce qui se passait en eux. Si le magnétisme est une cause réelle et puissante, elle n’a pas besoin qu’on y pense pour agir et se manifester ; elle doit, pour ainsi dire, forcer l’attention et se faire apercevoir d’un esprit distrait, même à dessein. »

Les commissaires magnétisés par Deslon n’éprouvèrent aucun effet. Aux sujets en santé succédèrent des malades pris dans tous les âges et dans les diverses classes de la société. Parmi ces malades, au nombre de quatorze, cinq éprouvèrent des effets. Sur les neuf autres, le magnétisme fut sans aucune action.

Le magnétisme, malgré de pompeuses annonces, ne pouvait plus déjà être considéré comme un indicateur certain des maladies.

Ici le rapporteur plaçait une remarque capitale : le magnétisme avait semblé sans action sur les personnes qui s’étaient soumises aux épreuves avec quelque incrédulité et sur les enfants. N’était-il pas permis de croire