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réfléchis de plus piquants, de plus curieux rapprochements.

Lorsque, par des mesures dans lesquelles l’évidence de la méthode marche l’égale de la précision des résultats, le volume de la terre est réduit à moins de la millionième partie du volume du soleil ; lorsque le soleil lui-même, transporté dans la région des étoiles, va prendre une très-modeste place parmi les milliards de ces astres que le télescope a signalés ; lorsque les 38 millions de lieues qui séparent la terre du soleil sont devenus, à raison de leur petitesse comparative, une base totalement impropre à la recherche des dimensions du monde visible ; lorsque la vitesse même des rayons lumineux (77,000 lieues par seconde) suffit à peine aux évaluations ordinaires de la science ; lorsque, enfin, par un enchaînement de preuves irrésistibles, certaines étoiles sont reculées jusqu’à des distances que la lumière ne franchirait pas en moins d’un million d’années, nous restons comme anéantis sous de telles immensités. En donnant à l’homme, à la planète qu’il habite, une si petite place dans le monde matériel, l’astronomie semble vraiment n’avoir fait de progrès que pour nous humilier.

Si, envisageant ensuite la question d’un autre point de vue, on réfléchit sur la faiblesse extrême des moyens naturels à l’aide desquels tant de grands problèmes ont été abordés et résolus ; si l’on considère que, pour saisir et mesurer la plupart des quantités formant aujourd’hui la base des calculs astronomiques, l’homme a dû beaucoup perfectionner le plus délicat de ses organes, ajouter immensément à la puissance de son œil ; si l’on re-