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style en est peut-être trop tendu ; peut-être aussi a-t-il une légère teinte déclamatoire ; mais la biographie et l’analyse des travaux sont plus complètes, surtout en tenant compte des notes ; Leibnitz, l’universel, s’y trouve envisagé sous des points de vue plus variés.

Bailly obtint, en 1768, l’accessit au prix d’éloquence proposé par l’Académie de Rouen. Le sujet était l’Éloge de Pierre Corneille. En lisant ce travail de notre confrère, on sera peut-être étonné de voir la distance immense que le modeste, le timide, le sensible Bailly, mettait entre le grand Corneille, son poëte de prédilection, et Racine.

Dans le concours que l’Académie française ouvrit, en 1768, pour l’Éloge de Molière, notre confrère ne fut vaincu que par Chamfort. Et encore, si dans ces derniers temps on n’avait parlé à satiété de l’auteur du Tartufe, peut-être me hasarderais-je à soutenir, qu’avec quelque infériorité dans le style, le discours de Bailly offrait une appréciation plus nette, plus vraie, plus philosophique, des chefs d’œuvre de l’immortel poëte.



DÉBATS RELATIFS À LA PLACE DE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES.


Nous avons vu d’Alembert, dès l’année 1763, invitant Bailly à s’exercer dans un genre de composition littéraire alors fort goûté, le genre des éloges, et lui présentant en perspective la place de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Six ans après, l’illustre géomètre donnait les mêmes conseils, et peut-être aussi les mêmes espérances, au jeune marquis de Condorcet. Celui-ci, docile à la voix