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Le même désir se reproduit, avec quelques variantes, dans plusieurs lettres du mois de mars. Celle du 16 contient ce passage :

« Je vous répète que si vous ne me faites pas l’honneur d’être des nôtres cette fois-ci, je m’en vais passer le reste de ma jeunesse à l’Académie de Berlin ou à celle de Pétersbourg. »

Le vieillard devenait ensuite plus pressant : « Je veux que vous me promettiez, écrivait-il le 9 avril 1776, pour ma consolation, de daigner prendre ma place à l’Académie des paroles, quoique vous soyez le soutien de l’Académie des choses, et d’être reçu par M. d’Alembert. J’irai me présenter là-haut, là-bas, ou nulle part avec plus de confiance. »

Voltaire doute de tout, excepté du mérite, de l’attachement et de la reconnaissance de notre confrère.

Nous sommes au commencement de 1776. À la fin de l’année suivante, le 24 novembre 1777, l’auteur de Mérope écrivait encore à notre ancien secrétaire :

« Je serai tendrement attaché, tant que je respirerai, à celui qui fait la gloire de l’Académie des sciences, et je souhaite qu’il daigne un jour faire la nôtre. »

Lorsque l’histoire littéraire fait tristement mention de tant de candidats qui n’arrivèrent à l’Académie qu’après avoir été longtemps solliciteurs, il devait m’être permis de montrer un homme de lettres devenant académicien après avoir été longtemps sollicité.