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concerne Condorect, un pareil doute à nos successeurs. S’il ne fit point l’éloge du duc de La Vrillière, c’est qu’à ses yeux le titre d’honoraire de l’Académie n’avait pas eu le privilége de rendre honorable le ministre qui, toute sa vie, s’était fait un jeu cruel et scandaleux des lettres de cachet. Des amis timides calculaient-ils avec inquiétude le danger d’irriter M. de Maurepas, premier ministre et beau-frère de M. de La Vrillière, Condorcet répondait : « Aimeriez-vous mieux que je fusse persécuté pour une sottise que pour une chose juste et morale ? Songez-y bien, d’ailleurs : on me pardonnera plus facilement mon silence que mes paroles, car je suis bien résolu à ne point trahir la vérité. »

L’homme qui agit ainsi, Messieurs, court le risque de troubler sa vie, mais il honore les sciences et les lettres.



ÉLOGE DE MICHEL DE L’HÔPITAL. — LETTRE D’UN THÉOLOGIEN À L’AUTEUR DU DICTIONNAIRE DES TROIS SIÈCLES. — LETTRE D’UN LABOUREUR DE PICARDIE À M. NECKER, PROHIBITIF. — RÉFLEXIONS SUR LE COMMERCE DES BLÉS. — NOUVELLE ÉDITION DES PENSÉES DE PASCAL. — ENTRÉE DE CONDORCET À L’ACADÉMIE FRANÇAISE.


Nous avons suivi pas à pas jusqu’ici le géomètre, le secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Maintenant nous verrons notre confrère se jeter dans la polémique ardente des partis littéraires et philosophiques. Plusieurs fois il y paraîtra sans se nommer, pour ne pas augmenter, disait-il, les ennemis de sa cause de tous les ennemis de sa personne.

Condorcet était déjà secrétaire en titre de notre compagnie, lorsque l’Académie française mit au concours