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eût-on l’âge de Matussalem… Je vous renouvelle ma reconnaissance. »



CONDORCET SUCCESSEUR DE GRANDJEAN DE FOUCHY COMME SECRÉTAIRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES. — APPRÉCIATION DE SES ÉLOGES DES ACADÉMICIENS.


Fontenelle avait jeté tant d’éclat sur les fonctions de secrétaire de l’Académie des sciences, qu’à sa mort personne ne voulut lui succéder. Après bien des sollicitations, Mairan consentit à occuper provisoirement ces fonctions, pour laisser à la compagnie savante le temps de faire un choix dont elle n’eût pas après coup à se repentir. On comprit enfin que le seul moyen d’éviter toute comparaison écrasante, serait de donner au neveu de Corneille un successeur résigné à ne pas l’imiter, et qui pût désarmer la critique par son extrême modestie. C’est dans ces circonstances qu’en 1743 Grandjean de Fouchy devint l’organe officiel de l’ancienne Académie.

Fouchy occupait cette place depuis plus de trente années, lorsque Condorcet entra dans la compagnie savante. Les infirmités du secrétaire perpétuel, son âge, lui faisaient désirer d’avoir un collaborateur, et il jeta les yeux sur son plus jeune confrère. C’était créer une sorte de survivance. Cela révolta la portion de l’Académie qui s’associait ordinairement aux inspirations de Buffon. Les amis de d’Alembert ne montrèrent pas moins d’ardeur en sens inverse.

Il est rare que des principes abstraits passionnent les hommes à ce degré ; aussi, pour tout le monde, la ques-