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déjà, j’ai dans les mains des pièces inédites de Lagrange, de d’Alembert, où les Mémoires de Condorcet étaient appréciés au moment même de leur publication. Ce sont ces appréciations que je mentionnerai. Condorcet se trouvera ainsi jugé par les hommes les plus compétents, et, ce qui en fait de mathématiques n’est pas une moindre garantie, par des contemporains.

Le premier ouvrage de Condorcet, son Calcul intégral, fut examiné par une commission académique, en mai 1765. Le rapport, rédigé par d’Alembert, se terminait ainsi :

« L’ouvrage annonce les plus grands talents, et le plus dignes d’être excités par l’approbation de l’Académie. »

Les eprits légers, superficiels, qui, sans avoir jamais jeté les yeux sur le travail de Condorcet, en parlent avec un risible dédain, pensent, sans doute, que le rapporteur de l’Académie le traita avec une coupable indugence. Il faudra, je les en avertis, qu’ils étendent la supposition à Lagrange, car ce grand géomètre écrivait à d’Alembert, à la date du 6 juilliet 1765 : « Le Calcul intégral de Condorcet m’a pau bien digne des éloges dont vous l’avez honoré. »

Mettons, d’ailleurs, les autorités de côté ; il n’en restera pas moins établi que cet ouvrage renferme les premières tentatives sérieuses, approfondies, qu’on faites sur les conditions d’intégrabilité des équations différentielles ordinaires de tous ordres, soit relativement à l’intégrale d’un ordre immédiatement inférieur, soit même relativement à l’intégrale définitive. N’est-ce pas là aussi qu’on trouve les germes de plusieurs importants travaux exé-