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France, en 1846, paraissait une énormité. J’ai donc réuni, à la suite des écrits et des discours de M. Arago sur les chemins de fer, les trois discours qu’il a prononcés les 2 juin 1842, 29 avril 1845 et 18 juin 1846, sur les télégraphes. Dès 1842, l’illustre physicien s’opposait à des expériences qu’on voulait faire sur de nouveaux systèmes de télégraphes de nuit, en annonçant que prochainement les télégraphes électriques remplaceraient tous les autres télégraphes. Ses discours renferment un précis historique, de la nouvelle invention.

Le 5 juin 1837, à la tribune de la Chambre des députés, M. Arago disait que M. Vicat, par ses travaux sur les chaux hydrauliques naturelles et artificielles, avait fait faire à l’art des constructions une révolution totale ; il ajoutait qu’il n’exagérait pas en portant à 50 ou 60 millions l’économie que cette révolution avait procurée aux particuliers et au gouvernement, et il déplorait que l’illustre ingénieur n’eût pas même reçu dans son corps un avancement auquel son mérite lui donnait des droits incontestables. Huit ans plus tard, en 1845, M. Arago avait le bonheur d’être le rapporteur d’une Commission chargée de l’examen d’un projet de loi tendant à accorder une pension annuelle et viagère de 6, 000 fr. à M. Vicat. Pour contre-balancer le peu d’importance du chiffre de la pension, en présence de la grandeur des services rendus, il faisait ajouter, dans le texte du projet de loi, qu’elle était accordée à titre de récompense nationale. Le rapport de M. Arago contient une histoire complète