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de moi ; elle appartient aux savants européens qui composèrent le Bureau des Longitudes son origine ; si elle était erronée, ce serait la faute des Lagrange, des Laplace, des Delambre, des Lalande, des Borda, des Bougainville, des Fleurieu, etc. Il faudrait aussi s’en prendre au public, car il a admis pendant dix ans qu’Annuaire signifiait simplement calendrier ; car il a accepté sans mot dire, en 1797, un Annuaire de 40 pages, exclusivement consacré aux phénomènes astronomiques du lever, du coucher des astres, de leur passage au méridien, et à quelques données statistiques car des Annuaires suivants de 1798, de 1799, de 1800, de 1801, de 1802, de 1803, de 1804, de 1805, conçus dans le même esprit, aucun ne dépassait, tout compris, 80 pages. Plus tard, le Bureau des Longitudes voulut bien m’autoriser à joindre au calendrier proprement dit diverses tables usuelles accompagnées de courtes explications ; enfin, dans l’espérance de rendre l’Annuaire plus utile, je sollicitai et j’obtins la permission d’y traiter avec détail, mais d’une manière élémentaire, plusieurs questions d’astronomie, de météorologie, de physique du globe, de mécanique. Je sais qu’au début on voulut bien me savoir quelque gré des efforts que je faisais pour populariser la science ; mais peu à peu, on s’habitua à regarder comme l’accomplissement d’un devoir ce qui, de ma part, n’était qu’une preuve de zèle ; aussi je ne manquai pas de me trouver en butte aux plus étranges réclamations. Quand j’avais choisi un sujet d’astronomie, on aurait préféré de la météorologie ; la météorologie venait l’année suivante, et alors c’était de