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qui nous a été conservé des opinions, des systèmes de Démocrite, que ce célèbre philosophe croyait a l’existence d’un nombre infini de planètes,

« Ainsi qu’on le verra bientôt, la plus heureuse conjecture des modernes concernant les régions où il devait exister des planètes inconnues, des planètes inobservées, se fondait sur cette supposition gratuite et vague, que la matière ne pouvait manquer d’être répartie dans l’espace avec une certaine uniformité. La supposition, au reste, n’était pas aussi neuve qu’on se l’imaginait. Quelques anciens y rattachèrent leurs théories : témoin ces astronomes dont parle Copernic et qu’il réfute, lesquels faisaient mouvoir en tous temps Mercure et Vénus au-dessous du Soleil, se fondant sur le trop grand intervalle vide qui, sans cela, aurait existé entre le Soleil et la Lune.

« Bientôt cependant, Kepler, ayant conçu la pensée que les distances des planètes au Soleil devaient être réglées par les dimensions des cinq corps réguliers circonscriptibles à la sphère, n’eut plus besoin des planètes inconnues et y renonça. Au surplus, disait-il, je n’étais pas content de l’audace, de la témérité qui m’avait porté à créer ainsi de nouveaux astres. »

Dès 1832 M. Arago avait publié, dans l’Annuaire du Bureau des longitudes, sous la forme de Notice scientifique sur les comètes, une partie du livre XVII de son Traité d’astronomie populaire. En 1852 il a complété ce travail par de nombreuses additions. Les chapitres i et ii, ix, x, xiii, xxi à xxviii inclusivement, sont nouveaux ; ils ont été dictés à M. Goujon. J’ai rassemblé, d’après les