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pliquées, désignait les lignes par des lettres, ainsi qu’on a l’habitude de le faire, puis dictait comme si les figures existaient réellement, sans se tromper jamais. C’est avec le texte seul, ainsi mélangé de lettres désignant des courbes ou des droites qui n’étaient pas dessinées, que j’ai dû reconstituer les figures de l’Astronomie populaire, de manière à représenter réellement les choses telles que l’illustre auteur eût voulu les peindre lui-même s’il n’avait pas perdu la vue.

Ainsi qu’on le lit dans l’introduction au cours professé en 1846 (Astronomie populaire, t. I, p. xii), M. Arago a toujours pensé qu’on pouvait acquérir des connaissances astronomiques assez étendues si l’on possédait seulement un très-petit nombre de principes empruntés aux sciences mathématiques et physiques. Aussi a-t-il commencé son Traité par cinq livres consacrés à des notions préliminaires sur la géométrie, la mécanique et l’horlogerie, l’optique, les instruments astronomiques, la vision. Ces livres ont été écrits presque entièrement de sa main, antérieurement à 1845 ; il n’a fait que dicter à M. Goujon quelques corrections et additions dans les derniers temps de sa vie. Il ne se dissimulait pas que c’était commencer un cours d’astronomie d’une manière aride, et j’en trouve la preuve suivante, écrite de sa main, parmi les notes de ses cours qu’il m’a laissées.

« Cette leçon, je n’hésite pas à l’annoncer dès ce moment, dit-il, paraîtra quelque peu difficile et sévère aux personnes qui n’ont jamais jeté les yeux sur un traité de mathématiques. J’ajouterai, d’autre part, qu’elle me