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propres recherches, ne passèrent pas sans de vives contestations. Un physicien illustre, M. Biot, avec lequel on a déjà vu qu’il était en dissentiment sur le fond de l’optique elle-même, avait imaginé que les phénomènes de polarisation colorée découverts par M. Arago pouvaient s’expliquer pour un certain état des molécules lumineuses émises par les corps, état transitoire entre l’état ordinaire et celui de la polarisation fixe. Mais Fresnel avait démontré que les faits constatés dans ses expériences contredisaient nettement les lois que M. Biot prétendait établir dans sa théorie de la polarisation mobile ; il en était de même des expériences faites en commun par M. Arago et Fresnel et décrites dans le Mémoire de 1819 dont nous avons parlé plus haut. Il fallait faire admettre par les physiciens, contrairement à l’opinion de M. Biot, que la polarisation colorée s’expliquait par les interférences. Deux Mémoires de Fresnel présentés à l’Académie des sciences en 1816 et en 1818 établissaient cette vérité ; ils avaient été renvoyés à l’examen de MM. Arago et Ampère. M. Arago lut son rapport le 4 juin 1821 au sein de l’Académie ; M. Biot le combattit et une lutte vive s’engagea ; cependant les conclusions furent adoptées dans la séance de l’Académie du 11 juin. J’ai imprimé sous les numéros xxi et xxii de l’Appendice le rapport de M. Arago et la réponse qu’il fit à M. Biot, d’après le texte publié dans le tome XVII des Annales de chimie et de physique. J’ai pris soin d’ailleurs de placer en notes au bas des pages les passages des remarques critiques de M. Biot, que M. Arago attaque particulièrement.