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dispersif au pouvoir réfringent, lorsqu’un corps passe de l’état liquide à l’état gazeux.

Les belles découvertes faites par M. Arago dans ses recherches sur les couleurs des lames minces et sur la lumière polarisée ont évidemment engagé Fresnel à lui faire part des premiers résultats que ce dernier avait obtenus a son début dans une voie où il devait acquérir une gloire immortelle.

J’ai dit plus haut (page xli) comment avaient commencé les relations de ces deux grands hommes. Fresnel tout jeune encore, était simple ingénieur des ponts et chaussées dans une petite ville de Normandie, et il avait trouvé, sans connaître les travaux des savants qui l’avaient précédé dans la carrière, les véritables explications de l’aberration et de la diffraction. Il avait fait part des résultats qu’il avait obtenus à M. Arago, qui, par ses découvertes récentes sur l’optique, avait conquis une grande place dans l’admiration et la confiance des jeunes gens. M. Arago dut répondre à Fresnel que, dans l’explication de l’aberration, il avait été devancé par Bradley, et dans celle de la diffraction, par le docteur Thomas Young ; « mais, lui ajoutait-il, loin de vous décourager de cette rencontre de votre esprit avec celui de deux hommes supérieurs, trouvez-y une raison d’appliquer votre pénétration à de nouvelles recherches sur la diffraction, où de magnifiques découvertes attendent encore les hommes qui voudront interroger la nature avec sagacité ; déjà d’ailleurs vous avez vu ce fait absolument nouveau, que des bandes colorées extérieures ne cheminent pas en ligne droite à mesure