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que insurmontables à la théorie newtonienne ; observant en fait que, de toutes les conséquences générales déduites de l’hypothèse de Newton, la seule qu’on eût vérifiée jusqu’alors était la loi du rapport constant des sinus des angles d’incidence et de réfraction, mais que cette loi pouvait s’expliquer dans d’autres systèmes ; M. Arago résolut de chercher si certaines conclusions tirées de cette même loi dans la théorie de l’émission ne seraient pas en contradiction avec l’observation. Or, le pouvoir réfringent de tout corps, c’est-à-dire le rapport de la puissance réfractive à la densité, devrait rester constant quand la densité change et dépendre de la nature du corps et non pas de son état, si la théorie de l’attraction newtonienne était vraie. Le pouvoir réfringent d’un corps à l’état gazeux devrait donc être le même que le pouvoir réfringent de ce corps à l’état liquide. À cette conclusion, les faits bien interrogés pouvaient répondre péremptoirement. M. Arago institua, en collaboration avec un physicien et géomètre habile, son beau-frère M. Petit, des expériences décisives, étendues en outre à l’examen des pouvoirs dispersifs. Les résultats furent contraires à l’hypothèse newtonienne ; ils sont décrits dans le Mémoire sur les puissances réfractives et dispersées de certains liquides et des vapeurs qu’ils forment, lu à l’Académie des sciences le 11 décembre 1815, que j’ai imprimé, d’après le texte paru en 1816 dans les Annales de chimie et de physique, en y ajoutant seulement une note dictée par M. Arago en 1851 dans le but de mettre en évidence le fait capital de l’inégalité des pouvoirs réfringents et de la variation du rapport du pouvoir