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points de l’atmosphère diamétralement opposés au Soleil, Il est de nouveau vert bleuâtre.

« À 90° de là, ou vers le nord, la couleur qu’on aperçoit est une seconde fois le pourpre vif.

« Les teintes qui sont visibles dans les positions intermédiaires sont des mélanges de vert et de rouge dans lesquels chacune de ces couleurs prédomine successivement.

« Dans les mêmes circonstances une seconde plaque de cuivre était rouge à l’ouest, vert foncé au nord, rouge à l’est et vert foncé au sud.

« Sous l’inclinaison de 35° environ, mon premier couvercle de lunette était jaune verdâtre, dans la direction du Soleil couchant et dans la direction diamétralement opposée. Au nord et au sud on ne voyait point de couleurs.

« Sous une obliquité moins grande encore, le couvercle conservait la même teinte pourpre dans toutes les directions ; seulement elle était moins vive quand les rayons que le couvercle réfléchissait vers l’œil partaient du nord ou du sud.

« Ainsi, en résumant, les couleurs sur un métal, vues perpendiculairement, étaient les mêmes dans tous les azimuts. Sous l’inclinaison de 35° environ, elles étaient très-visibles et de même genre dans l’azimut du Soleil et dans son opposé, mais à 90° on n’en voyait point de traces ; plus obliquement, elles changeaient de teinte suivant le point du ciel qui envoyait des rayons sur le miroir, avec cette loi remarquable que les couleurs de l’est et de l’ouest étaient complémentaires des couleurs du nord et du sud.

« Ces phénomènes, n’étant visibles que par un temps serein, doivent tenir aux propriétés des rayons polarisés, car j’ai reconnu que l’atmosphère modifie la lumière qu’elle réfléchit comme tous les corps diaphanes, mais dans le seul cas où le ciel n’est pas couvert. Du reste, les changements de couleurs dont je viens de parler ne dépendent pas de ces propriétés d’une manière tellement immédiate qu’on ne soit forcé, pour les expliquer complètement, d’apporter quelques modifications à des lois qui jusqu’à présent avaient été généralement adoptées.

« Les expériences que je viens de rapporter ont été faites à l’œil nu, et ne réussissent que par un temps serein ; dans celles qui vont suivre je me suis aidé d’un cristal doué de la double réfraction, et j’ai de plus reconnu qu’il n’est pas nécessaire que la lumière incidente soit polarisée. En examinant les anneaux du miroir de cuivre à l’aide du rhomboïde de carbonate de chaux et sous des incidences peu éloignées de la perpendiculaire, on voit dans toutes les