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dois pas les laisser inédits. M. Arago a dit du reste quelques mots en 1817, à la fin du Mémoire (page 34) que j’ai extrait du tome III des Mémoires de la Société d’Arcueil, des faits consignés dans ce Mémoire oublié. Les notes II à V de l’Appendice sont relatives à ces mêmes faits et présentent sans doute les éléments qui lui ont inspiré son travail. Voici comment l’illustre physicien s’exprime dans ces pages restées inédites, et qui ont reçu une authenticité particulière par les paraphes de Delambre :

J’ai décrit en détail, dans un Mémoire antérieur, les propriétés diverses dont jouissent les rayons à axes colorés, tant par rapport à la double réfraction qu’ils éprouvent quand ils traversent un rhomboïde de spath calcaire, que par rapport aux lois qu’ils suivent dans leur réflexion sur les corps. J’ai montré non-seulement ensuite que le nombre, la position et la couleur de ces divers axes dépend, dans chaque rayon de lumière, de la nature, de la position et de l’épaisseur du corps cristallisé au travers duquel le rayon est passé ; mais encore que le rayon, une fois modifié, ne perd aucune de ses propriétés, quels que soient le nombre de réflexions qu’on lui fait éprouver, la nature et l’inclinaison des milieux au travers desquels il se réfracte, pourvu toutefois que la position de ces corps ne soit pas celle dans laquelle, en vertu de l’existence des axes, le rayon doit se décomposer.

« L’analyse succincte que je viens de présenter d’une partie de mon premier travail aura le double avantage d’indiquer à quel point j’avais laisse la question et de contribuer de plus à jeter quelque jour sur les phénomènes analogues dont je me propose aujourd’hui d’entretenir la Classe. Je commencerai d’abord par ceux qui se rapportent plus directement à la question des anneaux colorés.

« Puisque les rayons qui forment les anneaux n’ont pas besoin de se réfléchir pour se polariser complètement, il était naturel de penser que les couleurs qu’on aperçoit autour du point de contact d’une lentille de verre et d’un miroir métallique seraient elles-mêmes complétement polarisées dans un seul sens, quoique d’au-