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un homme dévoué à la science. Or, M. Arago a toujours donné avec empressement son appui aux gens de mérite qui lui étaient signalés.

En 1850, l’illustre secrétaire perpétuel de l’Académie a voulu que son rapport sur l’ouvrage de Scoresby lui fût relu ; il y a fait quelques changements de forme, y a intercalé les chapitres relatifs aux glaces polaires qu’il avait déjà publiés en 1817 dans le tome V des Annales de chimie et de physique, et a ajouté à la fin un chapitre relatif à la désastreuse expédition de la Lilloise, dans laquelle ont péri de Blosseville et plusieurs autres jeunes officiers de marine d’une grande valeur.

Ce dernier chapitre renferme aussi le texte d’un discours prononcé en 1835 à la Chambre des députés pour demander que, à l’exemple des recherches faites naguère pour retrouver l’infortuné La Pérouse et ses compagnons, on expédiât un navire pour essayer de découvrir le sort de Blosseville et de ses malheureux amis. M. Arago a rappelé que la corvette la Recherche montée par MM. Tréhouart, Gaimard, Lottin, expédiée vers les régions arctiques, conformément à ses désirs, avait fait de vains efforts pour interroger les bancs de glace qui engloutissent leurs victimes pour l’éternité, et ne laissent pas même aux survivants la triste consolation d’élever un monument durable à la mémoire de ceux qui succombent, dans les lieux où la mort a frappé ses plus terribles coups.

L’Abyssinie mérite à tous égards l’attention de l’Europe savante. Les mœurs des habitants qui appartien-