Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de son illustre ami, il rappela cette circonstance, dont il avait conservé un souvenir aussi vif que M. Arago lui-même.

Au moment où il apprenait à Berlin la mort du secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences de Paris, M. de Humboldt rendait ce pieux hommage à celui qui venait de descendre dans la tombe : « Je suis fier de penser que, par mon tendre dévouement et par la constante admiration que j’ai exprimée dans tous mes ouvrages, je lui ai appartenu pendant quarante-quatre ans, et que mon nom sera quelquefois prononcé à côté de son grand nom. »

Lorsque deux grands hommes ont eu l’un pour l’autre de pareils sentiments, celui qui survit est bon juge du soin de la gloire de celui qui pour toujours a quitté ce monde.

M. Arago m’avait prescrit l’arrangement qu’il voulait que l’on adoptât dans la publication de ses Œuvres ; j’ai scrupuleusement suivi les indications que j’avais recueillies de sa bouche.

M. de Humboldt, en m’adressant de bienveillantes félicitations sur l’accomplissement de la tâche ardue qui m’était échue, a bien voulu ajouter ce conseil : « M. Arago est revenu à plusieurs reprises sur les diverses parties de ses Œuvres ; il en a retouché quelques-unes, même dans les dernières années de son existence. Il serait intéressant de savoir à quelles époques ont été composés ses principaux écrits, à quelles époques il a modifié ses idées sur quelques-uns des grands problèmes où il a le plus contribué porter la lumière. Il