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très-précise pour déterminer les vitesses respectives des rayons lumineux. Il suffit pour cela de fixer un prisme de verre au devant de l’objectif d’une lunette et de mesurer la déviation qui en résulte dans la position apparente des astres. On a reconnu de cette manière que les vitesses de la lumière directe et réfléchie de tous les objets célestes et terrestres étaient exactement les mêmes. Les expériences qu’Arago a bien voulu faire à ma prière ne laissent aucun doute sur ce point de physique important à l’astronomie ni ce qu’il prouve la justesse des formules de l’aberration des astres.

« La vitesse de la lumière des étoiles n’est pas, relativement à un observateur, la même dans tous les points de l’orbite terrestre. Elle est la plus grande lorsque son mouvement est contraire à celui de la Terre ; elle est la plus petite quand les deux mouvements conspirent. Quoique la différence qui en résulte dans la vitesse relative d’un rayon lumineux ne s’élève qu’à un cinq-millième environ de la vitesse totale, cependant elle peut produire des changements sensibles dans la déviation de la lumière qui traverse un prisme. Des expériences très-précises, faites par Arago, ne les ayant point fait apercevoir, on doit en conclure que la vitesse relative d’un rayon lumineux homogène est constamment la même, et probablement déterminée par la nature du fluide qu’il met en mouvement dans nos organes pour produire la sensation de lumière. Cette conséquence paraît encore indiquée par l’égalité de vitesse de la lumière émanée des astres et des objets terrestres, égalité qui, sans cela, serait inexplicable. Est-il invraisemblable de supposer que les corps lumineux lancent une infinité de rayons doués de vitesses différente, et que les seuls rayons dont la vitesse est comprise dans certaines limites ont la propriété d’exciter la sensation de lumière, tandis que les autres ne produisant qu’une chaleur obscure ? »

Le premier paragraphe de ce passage se trouvait déjà dans la troisième édition de l’Exposition du système du Monde, publiée en 1808 ; il se rapporte donc au Mémoire de M. Arago de 1806. Quant au second paragraphe écrit en 1813, il concerne le Mémoire de 1810. Deux résultats bien distincts ont donc été obtenus par mon illustre maître. Entre ses deux travaux sur la vitesse de la lu-