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acquise à son nom, une pension de 4,000 francs. Sur le rapport de M. Arago, le projet de loi fut adopté. Le jour où peut-être il ressentit la joie la plus vive fut celui où. en présence d’un public qui s’étouffait dans la salle des séances de l’Académie, il put enfin dévoiler le secret qu’il possédait depuis plusieurs mois, et expliquer avec une éloquence entraînante l’histoire de l’invention, les délicats détails du procédé, et l’immense avenir réservé à cette conquête inattendue de la science rendant la lumière esclave de l’esprit humain.

Le gouvernement avait du reste voulu, par une attention qui lui fait autant honneur qu’à M. Arago et à l’Académie des sciences, réserver au savant secrétaire perpétuel la satisfaction de faire connaître la découverte nouvelle. Voici la lettre que lui écrivit à cette occasion le ministre de l’intérieur :

Monsieur et cher collègue, la loi qui accorde une récompense nationale à M. Daguerre ayant reçu la sanction du roi, il me reste à publier sa découverte. J’ai pensé que le moyen le meilleur et le plus convenable était de la communiquer à l’Académie des sciences. Je vous prie de me faire savoir si elle pourra recevoir cette communication dans la séance de lundi prochain, à laquelle pourront être invités MM. les membres de l’Académie des beaux-arts. »

Cependant M. Arago supplia M. Daguerre de venir faire lui-même l’exposition de ses procédés ; mais le célèbre inventeur ne put vaincre ni son émotion ni sa